La publication d’un rapport sur la situation sociale d’un canton par l’administration cantonale elle-même n’est pas nécessairement un exercice facile. La mise à disposition d’informations, notamment chiffrées, à l’ensemble des acteurs intéressés est en soi à saluer et répond au besoin de la démocratisation du débat. Cependant, la présentation de faits ou la discussion de l’évolution de certaines problématiques par les autorités, cantonales en l’occurrence, par exemple le recours à l’aide sociale, sans mettre en même temps en évidence les intentions de ces mêmes autorités en termes de réponse aux constats effectués ou de mesures concrètes adoptées risque de vider la démarche de son sens. A moins d’admettre, certes de manière implicite, l’impuissance des pouvoirs publics ou de considérer que le statu quo constitue la meilleure réponse possible aux enjeux sociaux en présence.

Conscient de cet écueil, le canton de Vaud a fait le choix de présenter un premier rapport social cantonal en 2011 qui vise à conjuguer les constats à une mise en perspective des réponses apportées.

L’objectif du Rapport social vaudois 2011, dont la présente contribution vise à restituer les éléments marquants, est dès lors triple. Premièrement, le rapport met en évidence l’évolution du contexte économique et socio-démographique vaudois depuis les années 1990. En second lieu, le document revient sur les fondements de la politique sociale cantonale avec un accent fort mis sur le revenu d’insertion (RI), soit l’aide sociale vaudoise. Troisièmement, le rapport dresse un bilan de la politique vaudoise de lutte contre la pauvreté poursuivie depuis 2007.